Il était tôt. Trop tôt. La solitude de la tanière du chef pesait sur le cœur d'Etoile d'Aurore. Elle c'était réveiller il y a une heure et elle n'arrivait pas à retrouver le sommeil. Il faisait pourtant bon dans la tanière. La roche lisse n'était pas glacée et sa mousse n'était pas humide. Elle se leva et s'assit en plein milieu de sa tanière. Là elle entreprit la toilette de son long pelage sable. Elle repensa à tout les événement qui c'était déroulé depuis son passage de lieutenante à chef. D'abord j’avais eu une discussion périlleuse avec Etoile d'Argile le chef d clan de la Terre. A ce souvenir mon cœur se mit à battre plus vite. C'était comme si je venais de courir pendant une lune. Je m'efforçais de reprendre mes esprits. Bref ensuite j'avais nommé mon nouveau lieutenant et j'avais nommé Nuage d'Ecureuil apprenti. Rien de spécial.

Peu à peu le jour se leva sur le camp. Je sortis et me dirigeai vers la pile de gibier. Beaucoup de chat me regardèrent d'un œil mauvais. J'avais envie de disparaître. C'est alors que je vis mon apprenti, Nuage d'Ecureuil, jouer avec les autres apprenti. Lui non plus il n'avait pas une histoire très drôle. Je l'avais trouvé quand je patrouillais. Il gisait dans un buisson, affamé et triste. Je l'avais conduit à une reine qui avait fait de lui son fils adoptif. Nuage d'Ecureuil acceptait le passé la tête haute et vivait dans les présent. C'était un bonne leçon à tirer. Peut être devrais-je faire pareil. Revigorée à cette pensée, je vis Pelage d'Ombre [Nom Fictif] qui me regardait le regard chargé de haine. Je décidais de l’affronter. Je le regardais moi aussi sans lâcher prise et il finit par détourner la tête. Heureuse, Je pris une grive et sortit du camp. Je traversais la plage, le sable poisseux collant à mes pattes. Je sautais sur l'arbre mort puis mangeais tranquillement l'oiseau.

Une fois mon repas terminé, je descendis de l'arbre et m'élançais vers les quatre chênes. Je ne savais pas pourquoi je me rendais là bas mais je me sentais attirer vers ce lieu, comme un aimant. Je remontais le sentier de terre en tâchant d'éviter les nombreux trous qui se trouvait là. J'étais presque arrivé quand une odeur me caressa les narines. J'accélérais le pas, comme si j'avais attendu que cette odeur vienne à moi. Je débouchais sur la clairière où se dressait fièrement les quatre chênes centenaires. Devant eux se trouvait le rocher lisse où les chefs montait les soirs d'assemblée. Et au pied de celui ci se trouvait la personne que mon cœur cherchait : le doux Etoile d'Argile. Je frémis. Je ne savais pas pourquoi je me sentais comme ça mais c'était tellement agréable que je n'eut pas la force de lutter contre moi-même. Pour une fois, je laissais mon cœur et non ma tête, décider pour moi. Il me regarda d'un regard qui me gêna. Il était... affectueux. Mais le mien n'était-il pas identique ? Je me sentais comme lier à ce chat. Sa douce fourrure ma donnait envie de me frotter contre lui et ses magnifiques yeux ambrés me donnait envie de plonger dedans pour ne plus jamais en ressortir, pour pouvoir fuir tous mes problèmes. Je me repris, j'étais chef et je n'avais pas le droit de ressentir des sentiments identiques à ceux que je sentais maintenant. Mais mon camp ne me respectait pas alors devais-je le respecter ? Bonne question à laquelle je n'avais pas de réponse. Il m'avait remarquer. Il me dit d'une voix douce et mélodieuse :

Bonjour Etoile d'Aurore ! Comment vas-tu ?

Ses paroles me surgirent de ma torpeur et les sentiments ressurgirent. Je décidais de me laisser aller. J'avais envie de me frotter contre lui et de me confier à cet être qui semblait vouloir être mon ami. Je m'approchais et m'assis à côté de lui. Il sentait l'odeur de son clan. Une odeur que j'avais auparavant détester mais qui me semblait douce aujourd'hui. Je lui répondis d'une voix pour une fois, libre et sans aucune crainte que quelqu'un ne se moque de moi ou ne me juge. Une voix de quelqu'un d'heureux :

Salutation Etoile d'Argile. Je vais très bien et toi ?

Il me regarda longtemps, avant de pousser un soupir. Pourquoi ? Je n'en avais aucune idée. Je fis mentalement un pas en arrière. Son regard chaleureux laissa progressivement place à celui d'un chef normal. Un regard dénudé de sentiments. J'avais envie de hurler pour que le premier regard revienne. Mais non. Il lança tout de même d'une voix aimable :

Je vais bien ! Merci ! Je voulais te dire que la dernière fois que l'on s'est vu disons que nous n'avons pas beaucoup discuter, mais aujourd'hui j'aimerais parler. Je ne veux pas me servir de tes problèmes à mon propre avantage, je veux juste parler posément avec toi.

La haine m'envahit. Il voulait juste parler de mon clan. Il ne savait donc pas se taire. Parler posément ? Pff pour me soustraire des informations ouais. Il niait j'en étais sûre. J'avais envie de lui sauter dessus. Je n'arrivais plus à me contrôler. J'avais sorti mes griffes. Il me regarda d'un air apeuré. Je devais lui faire peur. Pourtant mon cœur battait dans ma poitrine comme si j'avais courue pendant 1 lunes entière. J'avais envie de pleurer. J'essayais de me retenir, chose que je faisais depuis des lunes et des lunes. Mais cette fois cela ne marcha pas. Les larmes jaillirent de mes yeux sans que je ne puisse rien faire. Je m'écroulais sur le sol. Je voulais mourir. Perdre mes neufs vies d'un coup. Mourir pour ne plus avoir à supporter les regards haineux des chats de mon clan.

J'étais là à me pleurer comme un chaton qui a perdu sa mère quand je me souvins de la présence d'Etoile d'Argile. Je me relevais précipitamment, le percutant au passage. Je le regardais perdu. Je ne savais pas comment réagir. Je n'avais qu'un envie : fuir. C'est ce que je fis. Je fis demi tour et galopais vers les quatre chênes. Je me cachais derrière le grand rocher. J'attendis quelques instants avant de sauter souplement sur le grand rocher et de regarder là, en direction des hautes pierres.

J'étais absorbée par la contemplation des Hautes Pierres. J'avais besoin de nos ancêtres. Je ne me sentais pas prêtre à être chef. Je voulais fuir, fuir très loin. Je ne voulais plus voir mon clan. Il n'y avait que deux personnes que je voulais encore voir. En premier mon apprenti, Nuage d’Écureuil que j'adorais profondément. Et j'avais du mal à accepter la dernière personne que je voulais voir. C'était Étoile d'Argile. Je m'en voulais de trahir le code du guerrier. Mais je voulais avoir une vie de chat heureux et je sentais que seul Étoile d'Argile pourrait m'y aider. Je regrettais mon accès de colère de tout à l'heure. Je le regrettais profondément. Je voulais me blottir contre le jeune chef et rester là, pendant des lunes et des lunes.

Mais la réalité était toute autre. Lui ne semblait pas remarquer mes sentiments où alors il les ignorait. Quand il me voyait j'avais l'impression que c'était comme si il voyait Étoile de la Buse ou Étoile d’Émeraude, les chefs des autres clans. Quand il me voyait il ne ressentait rien. Je l'entendis à peine dire :

Qu'y a-t-il ? Tu veux te rendre là bas ?

Oui je voulais. Je sentais que mes ancêtres avaient quelque chose à me dire. Il le fallait. Mais j'hésitais à partir, laisser mon clan seul sans chef. Il se débrouillera mieux sans moi pensais-je amère. Je secouais la tête avant de finalement répondre :

Je n'en sais rien.

Une réponse simple qui lui faisait comprendre que cela ne le regardait pas. Mais en même temps je voulais tout le raconter. Je ne savais pas comment réagir face au grand chat. D'un côté je voulais lui griffer la face pour qu'il me laisse tranquille, de l'autre je voulais m’asseoir à côté de lui et partir pour toujours. Je ne savais que faire alors je me ramassais sur moi même comme si je chassais, avant de me propulser d'un bond puissant sur l'écorce du chêne le plus proche. Je l'escaladais facilement puis m'assis sur la plus haute branche. De là on voyait les territoires des quatre clans. Je soupirais, la vie est parfois compliqué mais pourquoi s'acharnait-elle sur moi ?

Le soleil était haut. Pourtant je n'avais aucune envie de partir. Un bruissement de feuille me fit sursauter. Mais je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir que c'était Etoile d'Argile derrière moi. Sa douce fragrance me l'indiquait. Il s'assit contre moi. Au moment où j'allais me lever il se blottit contre mon pelage sable. Je restai sans voix. Le chat qui il y a quelque seconde me regardait indifférent se blottissait contre moi. Je ne le repoussai pas. Pourquoi le faire ? Il venait de faire ce que je voulais. Sans pouvoir me retenir je me mis à ronronner doucement. Puis moi aussi j'enfouis ma tête dans sa fourrure en respirant le doux parfum du chef ennemi. Mais était-il vraiment ennemi ? Un sentiment tendre avait germé entre nous. Je ne voulais plus le quitter. Je relevais doucement la tête et plongeais dans ces yeux brun pendant que lui plongeait dans les miens. Le moment était magique. Comme si toute la forêt retenait son souffle. Il finit cependant pas briser le silence :

- Se serait un grand honneur et avec beaucoup de joie de t'accompagner aux Hautes Pierres. Bien sûr si tu acceptes.

Mais... non. Je ne voulais pas. Si je devais y aller se serait seul ou avec mon apprenti. Je ne voulais pas embêter Etoile d'Argile avec mes problème futiles. En ce moment rien ne me semblait à par le chat brun. Je voulais juste pas qu'il s'en aille. je me pressais un peu plus fort contre lui avant de secouer la tête de manière négative. Je ne voulais vraiment pas qu'il m'accompagne. J’espérais juste qu'il ne m'en voudrait pas. Je décidais de me justifiez un peu :

En fait je comptais y aller avec mon apprenti. C'est gentil de ta part.

Je lui sourit tendrement. Je n'avais pas de mot pour décrire ce que je ressentais. Mais à présent, j'étais sûr qu’Étoile d'Argile ressentait la même chose.