« Escapade. »

Ils sont là, tout près de moi, mais mon devoir me pousse à les ignorer. Je sens leur odeur, leur présence, leur regard brûlant de peine sur mon pelage. Ce regard est si intense que j'ai l'impression que ma fourrure va prendre feu. Quand nous sommes seule, je m'autorise à les contempler, à leur murmurer des mots agréables, mais la plupart du temps je suis forcée de faire comme si je ne les connaissais pas. Je passe de temps en temps dans la pouponnière pour demande à la reine qui s'en occupe s'il s'acclimate bien. Là, je vois l'espoir naître dans leur iris, cette flamme fragile, mais qui s’éteint quand je me détourne et que je quitte cet endroit. Il me manque et je suis déçue autant que. Je me dégoute moi même. Quelle mauvaise mère je suis.

Ce matin, je décide de partir chasser. Il est très tôt, l’obscurité est encore présente, tout comme la brume matinale, qui s'est accrochée aux rares arbres que l'on voit en haut des falaises qui entourent notre Camp. Le coin est protégé du vent violent de la plage, si bien que la brouillard attend le soleil pour se disperser. Sous mes pattes, le sable meuble me semble aussi doux que paraît le sol de la forêt aux guerriers du clan du Ciel. Au loi, le chant de la mer berce le campement. Je m'approche du tas de gibier et saisit un poisson, puis me dirige vers le promontoire et saute dessus. Je mange mon repas dans le silence le plus total. Voilà plusieurs jours qu'il n'a pas plus. Sous la sécheresse, de nombreux cours d'eau de coule plus, et c'est un problème pour les miens. L'eau de la mer n'étant pas potable, trouver de l'eau douce n'est pas aisé. Ma proie finie, je saute à bas du roc, le sable étouffant le bruit de ma chute. D'un pas souple, je me dirige vers la sortie.

Devant moi, je remarque un boule de poil en mouvement. Elle marche tant bien que mal dans la sable profond qui lui arrive jusqu'au ventre. Mes moustaches s'agitent d'amusement. A ces chatons alors, ils sont impossibles ! J'ai reconnu Petite Bulle, une chatonne bien aventureuse. Elle ne m'a pas remarqué, trop occupé à progresser en silence. Je la suis sans le moindre bruit puis m'exclame d'une voix forte :

« - Tu comptes allez où comme ça ? »

« Tu vas où comme ça ? »

« - Euh… Je…

Ses paroles, d'abord incompréhensibles, finirent par former une excuse :

- Je… Je voulais aider les guerriers à aller chasser, je ne voulait pas partir loin, juste sortir de la pouponnière… Les reines sont trop occupées par arrivées des chatons que tu as trouvé et Petit Ange est introuvable, je m’ennuie toute seule… »

Les chatons que j'ai trouvé. Ainsi Petite Bulle n'a pas deviner la supercherie, le mensonge que sont ses chatons. Dans mon esprit s'installent l'image de leur père, qu'ils ne connaissent pas. Ils n'avaient pas encore les yeux ouvert lors de la rencontre, et cela remontre à trop loin pour qu'il s'en souviennent, il n'avait que quelques heures. Mais cette naissance était restée gravée dans ma mémoire. Ma portée, mes chatons. Pourquoi devais-je y renoncer ? A quel prix ? J'espère que leur vie sera meilleure que la mienne, c'est tout ce que je peux leur souhaiter. Ici, c'est à peine si j peux les regarder sans réveiller les soupçons. J'évite de leur parler, j'évite de les croiser. Comme il me manque ! J'ai juste envie d'enfouir mon museau dans leur pelage encore duveteux et de ne plus penser à rien. La réalité est si dure à accepter. Si seulement nous pouvions changer notre vie d'un simple mouvement de queue, tout serait si facile. Mais serait ce encore la vie ?

« - Bon je passe pour cette fois, mais tu sais si on interdit aux chatons de sortirent c'est pour une bonne raison. »

Je la contemple avec tendresse. Je DOIS lui demander, mais aurais-je le courage ? Il le faut. Je puise dans mes réservé pour lâcher du ton le plus neutre que possible :

« - En parlant des petits que j'ai trouvé, ils vont bien ? »

| Je suis VRAIMENT désolé du retard ET de la nullité du rp. J'essayerais de faire mieux la prochaine fois |